Résumé
Le lac Saint-Pierre est le site d’une biodiversité exceptionnelle. Toutefois, les activités anthropiques ont mené à la perte et à la dégradation des milieux naturels au cours des dernières décennies si bien que de nombreuses espèces fauniques, dont la perchaude (Perca flavescens), montrent des déclins marqués de leur population. La perte d’habitats de reproduction serait l’un des facteurs déterminants pour expliquer cette situation. Afin de documenter les changements d’occupation du sol survenus au niveau de la plaine inondable du lac Saint-Pierre, des photos aériennes prises à 3 périodes (1950, 1964 et 1997) ont été interprétées et comparées. Il en ressort qu’environ 3 200 ha d’habitats fauniques (milieux naturels + cultures pérennes) ont été modifiés dans la zone de récurrence d’inondation de 0-2 ans. Le changement le plus important concerne la conversion de quelque 2 500 ha de cultures pérennes (fourrages, pâturages) en cultures annuelles (maïs, soya) peu propices à la faune. Des habitats naturels ont également été modifiés, en particulier 350 ha de prairies humides. Outre la perchaude, d’autres groupes fauniques sont affectés par ces changements d’occupation du sol, notamment les passereaux et les canards barboteurs qui nichent dans les cultures pérennes et les prairies. La restauration d’habitats et le changement des pratiques agricoles font partie des actions qui peuvent être mises de l’avant pour favoriser le rétablissement des espèces en difficulté au lac Saint-Pierre.
Mots-clés :
agriculture, dynamique des habitats, Perca flavescens, plaine inondable, Québec